Delphine van Hoorebeke
Candidate EELV-PS, 6ème circonscription du var
Le 28 mai 2012,
Coordination régionale contre le projet de LGV
PACA,
Mesdames, Messieurs,
Je tiens à
vous remercier de me donner la chance de m'exprimer sur le projet LGV
Paca. Avant de vous détailler le fond de mon positionnement, je souhaite
vous l'affirmer de façon officielle : j'y suis totalement opposée.
Comme j'ai
pu le signifier dans un article de Var Matin, ce projet est une
hérésie, tant économique, que sociale et environnementale. Avant de
vous exposer cette position que d'aucun pourrait qualifiée de
catégorique, je vais, ici, vous faire un petit rappel sur la loi du
grenelle de l'environnement I, votée en 2009 par l'ancienne majorité ().
En voici l'extrait concerné pour le projet LGV Paca :
«III. ― La
poursuite du développement du réseau de lignes ferrées à grande vitesse
aura pour objectifs d'améliorer les liaisons des capitales régionales
avec la région parisienne...de favoriser l'intégration de la France
dans l'espace européen grâce à la connexion du réseau de lignes à grande
vitesse français avec les réseaux des pays limitrophes...
L'Etat
contribuera, à hauteur de 16 milliards d'euros, au financement d'un
programme d'investissements permettant de lancer la réalisation de 2 000
kilomètres de lignes ferroviaires nouvelles à grande vitesse d'ici à
2020.
Ce programme de
lignes à grande vitesse pourra porter sur les projets
suivants dans la mesure de leur état d'avancement :
― la ligne Sud-Europe―Atlantique...
― la ligne Bretagne―Pays de la Loire ;
― l'arc méditerranéen, avec le contournement de Nîmes et de Montpellier,
la ligne Montpellier―Perpignan et la ligne Provence-Alpes-Côte d'Azur ;
― la desserte de l'est de la France...
― l'interconnexion sud des lignes à grande vitesse en Ile-de-France ;
― les accès français au tunnel
international de la liaison ferroviaire Lyon―Turin.
Il fera l'objet d'une
concertation avec les collectivités territoriales, en particulier les
régions, à engager avant fin 2009. Cette concertation portera sur les
priorités, les alternatives à grande vitesse, les tracés et les clefs de
financement des projets. Elle tiendra notamment compte de leurs
impacts sur l'environnement, en particulier sur la biodiversité et sur
les espaces agricoles et naturels, et des priorités établies au niveau
européen dans le cadre des réseaux transeuropéens.»
La lecture
de cet extrait établit clairement que le projet est inscrit dans les
textes de la loi française. Néanmoins, les objectifs de cette loi,
dernièrement remise en question par la cour des comptes, n'ont pas
répondu aux attentes édictées.
Il est, en
effet, inimaginable qu'un projet d'une telle envergure et d'un impact
irrémédiable ne considère pas l'état des finances publiques et
territoriales actuelles, ne sache pas indiquer le détail des
financements, n'envisage pas les coûts engendrés par les impacts et
préjudices environnementaux, ne puisse pas démontrer l'effet économique
réel tant positif que négatif pour le territoire et le coût individuel
d'une telle dépense. Enfin, en dépit de la convention Aarhus, ce projet
ignore, en final, une opinion publique opposée et grandissante sur la
région et les nombreux rapports ministériels commandés souvent critiques
à son égard.
En cela, ma
vision est, à l'instar de l'exclusivité de certains permis de recherche
d'hydrocarbures également inscrits dans ce texte, que cette loi,
modifiée en 2010, réclame une révision fondamentale effective quant à la
détermination des projets selon leur faisabilité, réelle utilité et
nuisance, comme le texte l'indique, pourtant, en point d'encrage. Cette
loi considère, ainsi, que le fret est une priorité. Or, aucun scenario
présenté par RFF, à ma connaissance, ne favorise pas le transport de
marchandises sur le territoire du var.
Le projet
proposé s'édicte, actuellement, comme ultime et unique solution, et
passage obligé pour éviter la saturation de nos lignes régionales
ferroviaires actuelles. Les lignes sous-utilisées, voire totalement
abandonnées, devraient, à mon avis, être érigées en préoccupations
premières, afin de respecter les fondements du Grenelle de
l’environnement en limitant la production de C0² issue, essentiellement,
des courts trajets.
Etant donnée
ma volonté d'intégrer les commissions aux affaires économiques et au
développement durable de l'assemblée nationale, cette tâche
d’amélioration de la loi Grenelle de l'environnement fera partie de mes
priorités absolues.
Pour un
retour au bon sens,
Cordialement,
Delphine van
Hoorebeke
()
LOI n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en
œuvre du Grenelle de l'environnement, CHAPITRE III : TRANSPORTS, SECTION
1 : DISPOSITIONS RELATIVES AUX OBJECTIFS
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